RIVE (Réunion Immunodéprimés Vivre et Ecouter) est créée en février 1994, sous l’égide d’Adrien, un patient originaire de Cilaos, entouré par d’autres personnes séropositives et de quelques soignants. A l’époque, les personnes vivant avec le VIH sont souvent rejetées par leur entourage et beaucoup d’entre elles meurent seules à l’hôpital. Interpellés par leur solitude et leur désarroi, les fondateurs de RIVE souhaitent créer une entraide et favoriser la solidarité à travers l’écoute, le partage et le soutien. Très tôt, des patients décident de témoigner ouvertement de leur infection.
Avec l’arrivée des trithérapies en 1996, le VIH/SIDA, jadis infection mortelle, se transforme en pathologie chronique redonnant de l’espoir à toute une génération de malades. RIVE crée de nouveaux axes d’interventions visant à accompagner les patients non pas à la mort, mais à la vie. Il s’agit notamment de la réinsertion sociale et professionnelle, correspondant à de nouveaux besoins des usagers.
Dès 1996, RIVE accueille des patients franco-malgaches et franco-mauriciens qui, faute d’accès aux traitements antirétroviraux dans leur pays respectif, sont condamnés à mourir. Très vite, l’association, en partenariat avec le service d’immunologie du CHD de Bellepierre, décide de se battre pour l’ensemble des personnes porteuses du virus des îles de l’océan Indien. Les années suivantes, de nombreuses actions d’accueil de patients et de formation en direction du personnel de santé de la zone sont mises en place.
Souvent, l’amélioration du pronostic lié à l’infection à VIH fait passer cette dernière au second plan, derrière d’autres pathologies associées tels l’usage de drogues, les conduites addictives, les hépatites virales et les IST (Infections Sexuellement Transmissibles).
RIVE ajoute donc dans ses statuts la lutte contre les hépatites et particulièrement le VHC (virus de l’hépatite C), la lutte contre les IST, la prévention des grossesses non désirées et de façon générale l’information sur l’ensemble des thématiques liées au domaine de la santé sexuelle. L’association met en place de nombreuses actions de prévention et porte le projet de mettre en œuvre deux à trois campagnes de communication locales grand public à partir de 2003, en travaillant en inter associativité avec les autres associations de lutte contre le sida.
Suite à l’engagement de plus en plus important de RIVE en matière de coopération régionale l’association RIVE Océan Indien est créée en 2003. Depuis, RIVE s’occupe uniquement des personnes réunionnaises alors que RIVE Océan Indien est dédiée à la coopération régionale en direction des autres îles : les Comores, Mayotte, Madagascar, Maurice, Rodrigues, Seychelles.
En 2010, le dispositif RIVE ACT (Appartements de Coordination Thérapeutique) voit le jour. RIVE ACT dispose alors d’un parc locatif de 13 appartements pour accueillir des personnes séropositives ou des personnes insuffisantes rénales hémodialysées nécessitant un suivi médical très rapproché. Avec ce dispositif, RIVE continue donc son ouverture vers la lutte et la prise en charge d’autres pathologies que le VIH/SIDA. Le dispositif évolue pour proposer 17 places en 2016 et s’ouvrir au public atteint d’affections chroniques. Rive dispose également de 14 places en logement temporaire dans le cadre de l’insertion par le logement.
En 2012, Rive ne dispose plus de fonds dédiés à la communication grand public et axe son action sur la prévention de proximité et la promotion de la santé sexuelle et du dépistage. De nouveaux professionnels intègrent alors l’équipe pour mener à bien les actions :
- d’éducation à la vie affective et à la sexualité auprès des jeunes
- de réduction des risques auprès des populations les plus vulnérables.
La promotion de la santé sexuelle s’effectue également auprès de la population générale au travers de la mise en place de stand lors de manifestations locales ou encore d’actions digitales sur les réseaux sociaux. La principale volonté pour Rive est de renforcer les capacités des individus à faire des choix de façon libre et éclairée pour leur santé. Ainsi, dans une approche globale et positive de la sexualité, Rive offre des opportunités d’échanger, de réfléchir, de se questionner, de découvrir et d’apprendre. Chaque action est pensée selon les demandes et les spécificités des publics visés.
En 2014, Rive déménage du Barachois pour s’installer à côté du jardin de l’Etat, rue Malartic.
Au 31 décembre 2019, l’association arrête son activité d’hébergement temporaire (ALT).
Après plusieurs extensions, l’association est désormais agréée pour 25 places en Appartements de Coordination Thérapeutique.